Et voilà… ça sent la fin du voyage… Départ prévu dans 3 jours, on ne peut plus reculer, il nous faut vendre la voiture… Petit rappel des faits : nous avons acheté notre Honda CRV à notre arrivée à San Diego (USA) il y a 6 mois. Cet achat a été possible car nous avons déjà vécu aux USA, donc nous avions une adresse (amis), un permis américain (même expiré), un credit history (même si nous ne faisions pas d’emprunt), un compte bancaire américain, un social security number (SSN). Nous avons ainsi pu être assurées avec une assurance classique (qui nous avait d’ailleurs déjà assuré quand nous vivions à San Diego). Nous réécrivons ici que nous pensons cet achat très difficile si on est touriste avec visa ESTA. Bref, nous avons acheté notre voiture 12 000 $, une somme plus élevée que celle que nous pensions mettre au départ, mais nous étions alors au plus haut du marché de l’occasion, les voitures neuves étant toujours bloquées à la fabrication et au transport.
Orni, notre voiture, est définitivement la troisième lady du voyage. Elle nous a emmenées partout, en tout sécurité, nous a servi de cantine quand il faisait trop froid le soir ou qu’il pleuvait, a été un refuge à bien des occasions. Elle ne consommait pas beaucoup pour un SUV, avait la taille parfaite pour ranger nos affaires. Nous avons roulé plus de 20 000 miles, soit environ 31 000 km, nous avons fait 2 vidanges, changé une fois les pneus et la barre stabilisatrice, et c’est tout. Autant dire que cela nous fait mal au cœur de nous en séparer, mais c’est ainsi! Elle fera le bonheur d’autres personnes, peut-être des aventuriers, qui sait!
Nous pensions donc la vendre à Montréal puisque nous terminons notre séjour ici. Tout le monde, à chaque fois que nous en avons discuté (notamment avec de nombreux concessionnaires américains et canadiens), nous a dit que cela ne poserait aucun problème, que nous la vendrions très facilement, à un très bon prix : BLA BLA BLA. Sachez qu’il n’en est rien!
Déjà, il aurait fallu qu’on signale à notre passage à la douane que nous souhaitions la vendre au Canada : il aurait fallu payer une taxe de 5 % de la valeur de notre véhicule (la TPS) et peut-être aussi la taxe d’accise (mais notre voiture n’est pas énergivore). Alors, et seulement à cette condition, la voiture aurait pu passer l’inspection, et si l’inspection était bonne, nous aurions pu la vendre. Quant à la valeur de la voiture au Québec, elle n’excède pas 4 500 $ américains… Pardon??? Impossible de vendre la voiture à ce prix-là! Donc, nous sommes finalement soulagées de ne pas avoir fait des démarches pour la vendre ici, car une fois les taxes payées, il ne nous serait rien resté!
Reste un problème majeur à régler : si nous ne pouvons le vendre au Canada, il nous faut retourner aux USA pour vendre notre voiture, or nous n’avons plus de visa… Et nous partons dans 3 jours…
Ce matin, nous décidons donc le tout pour le tout : on va jusqu’à la douane, on explique notre situation et on verra si on nous laisse entrer…
On ne savait pas à quoi s’attendre, le douanier a compris que nous étions honnêtes, et nous voilà avec un nouveau visa ESTA de 3 mois! Nous n’en demandions pas tant! C’est un vrai soulagement!
Nous voici donc pour la journée dans le Vermont, état que nous avions adoré visiter il y a quelques années…
On n’en revient pas en fait… C’est une grande émotion de remettre un pied aux USA alors qu’on ne s’y attendait pas au réveil ce matin! On reprend nos esprits et on file à Burlington : en effet, on a fait une estimation sur Kelly Blue Book, la voiture vaut 8500 $ à la revente chez un concessionnaire et il y en a un dans la liste à Burlington. Mais avant, passage obligé au lavage approfondi :
Avant de partir faire la tournée des concessionnaires pour vendre la voiture au plus offrant, on fait l’arrêt pique-nique, une dernière fois (enfin, c’est ce que nous croyons) :
Nous voilà donc parties. Le premier concessionnaire (dans la liste fournie par Kelly Blue Book) nous fait part d’un problème sur le Carfax (un garage canadien a confondu miles et km…), mais il est possible de le résoudre. Bon, il nous en propose 7500 $, nous sommes un peu déçues. Il nous dit qu’il peut peut-être monter à 8000, mais il faut voir avec son manager, qui ne sera là que demain : ça ne nous arrange pas! Bon, concessionnaire suivant : 7000… Ah bon? Concessionnaire 3 : 5100, vraiment? Concessionnaire 4 : 4000, de mieux en mieux! Nous sommes de plus en plus dépitées! Nous décidons de passer dans l’état voisin de New York pour voir…
La voiture prend un dernier ferry…
Pas mieux! On nous explique d’abord que la voiture est invendable à cause du problème de Carfax avant de nous dire 1 h plus tard que finalement on peut nous acheter la voiture 6000 $. Cela ne fait toujours pas nos affaires! Il est trop tard pour retourner à Burlington. Nous rentrons donc à Montréal ce soir où Stéphane nous a préparé un pâté chinois.
Le lendemain, on y retourne!
Nous retournons à Burlington voir le premier concessionnaire et son manager, et nous arrivons à vendre la voiture pour 8250 $. Nous hésitons entre soulagement et tristesse… Soulagement d’avoir vendu la voiture et tristesse de la laisser.
Nous voilà à pieds dans Burlington, un peu le vague à l’âme. Nous retournons sur le même banc qu’hier pour un dernier pique-nique au Pâté Hénaff…
Notre ami Stéphane a la gentillesse de venir nous chercher jusqu’ici pour nous ramener à Montréal… Notre périple touche à sa fin. Une dernière journée avec des amis de San Diego qui vivent désormais à Montréal, 4 valises à boucler… Des souvenirs pleins les valises, la tête et le cœur.
Nous ferons tous les bilans du voyage lors d’un prochain post. Un grand merci de nous avoir suivies!
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