Ce matin, avant de quitter le camping, on part à la recherche d’un aigle pygargue qui vit dans les parages. On l’a vu hier soir, mais trop occupées à monter la tente et préparer les braises pour nos grillades, nous n’avons pas eu le temps de le prendre en photo.

Mais ce matin, il n’est pas là (notre emplacement camping est juste à gauche), mais de l’autre côté du lac! On reviendra ce soir. Nous voilà parties pour 1 h 30 de route, direction Louisbourg!

Nous avons déjà visité quelques lieux historiques au Canada, donc l’excellent King’s Landing au Nouveau Brunswick, mais rien encore comme Louisbourg. Louisbourg était une place française majeure au 18ème siècle, la capitale de l’Ile Royale (Cap Breton), officiellement pour défendre l’entrée de l’estuaire du Saint Laurent, mais en réalité pour faire du commerce de poissons (morues notamment). Louisbourg était alors le troisième port le plus achalandé d’Amérique du Nord après Boston et Philadelphie. Sa construction a commencé à partir de 1718. Près de 6000 personnes y vivaient lorsqu’il a été attaqué pour la seconde (et donc dernière) fois par les Britanniques en 1758. L’armée anglaise a ensuite totalement détruit la forteresse en 1760. A partir des années 1920, les monuments historiques du Canada ont progressivement racheté les terrains sur lesquels se trouvaient la forteresse, puis, pendant une vingtaine d’années à partir des années 1960, 65 bâtiments ont été reconstruits à partir des plans originaux du fort, soit 25 % de ceux existant en 1760 à sa destruction. Quel chantier de fou! Aujourd’hui, le site accueille 100 000 visiteurs par an dans ce bout du monde, visiteurs dont nous faisons partie aujourd’hui.

Avant l’entrée dans le fort, nous visitons une maison de pêcheurs :

Il faut bien se souvenir pendant toute la visite qu’il n’y avait plus rien ici pendant 200 ans, et que tout a été reconstruit il y a une cinquantaine d’années. Nous pénétrons ensuite dans le fort par le pont levis :

Il y a du Vauban par ici! On passe rapidement dans les salles de garde (et latrines) utilisées par les soldats :

Et puis, on fait le tour des différents bâtiments et corps de métiers :

Voilà le pain acheté pour ce midi!

Nous visitons ensuite la belle demeure de l’ordonnateur.

On sait ce qu’il y avait dans les maisons car au décès du propriétaire, un inventaire précis était fait. Les reconstitutions sont donc normalement fidèles à ce qu’on pouvait voir ici en 1750…

Nous poursuivons notre visite du “village” jusqu’au pique-nique :

Il était bien bon ce pain de 1732!!! Nous visitons une maison de “bourgeois”. La servante nous explique qu’elle élevait et éduquait les enfants du couple jusqu’à ce qu’il aient 11-12 ans. Cela évitait aux parents de s’attacher aux enfants (beaucoup de mortalité infantile).

Nous terminons la visite du fort par le Bastion du Roi, édifice imposant et prestigieux qui abritait la garnison, la chapelle et l’aile du gouverneur.

On ressent une impression d’isolement en visitant ce lieu, alors qu’il fait beau, qu’il y a du monde autour de nous, et des personnes costumées. Je n’ose imaginer une visite ici en plein hiver… C’est un lieu insolite, un morceau de l’histoire de France au bout du Canada, histoire de rappeler aussi que notre pays a mené ici une politique de colonisation importante, dont il ne reste que Saint Pierre et Miquelon…

Avant de quitter Louisbourg, nous nous rendons au phare juste en face du fort.

Ce phare date de 1928, il est établi sur les ruines du premier phare canadien (le deuxième en Amérique du nord) construit ici par les Français en 1731. La flamme du phare était alimentée par le l’huile de foie de morue et pouvait être vue à 33 kilomètres.

Nous rentrons ensuite au camping, et, entre deux grillades, nous pouvons enfin prendre quelques clichés de l’aigle pygargue qui vit ici!

Demain, direction le bout du Cap Breton! Nommé ainsi par les Britanniques après 1758 alors que les Français avaient baptisé l’île L’Île Royale…

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